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Lorsque le bateau accosta la rive d’Abou Simbel, le grand éléphant mâle, qui avait suivi la route du désert, poussa un barrissement d’accueil. Du sommet de la falaise, il veillerait sur Ramsès, qui redécouvrait avec émerveillement la crique au sable d’or où la montagne se séparait et s’unissait. Le roi se souvenait de sa découverte d’un lieu enchanté et de la quête de Lotus qui avait retrouvé la pierre de la déesse, aux vertus guérisseuses.

La belle Nubienne ne résista pas au plaisir de plonger, nue, dans les eaux du fleuve et de nager avec souplesse vers la berge inondée de soleil. Plusieurs marins l’imitèrent, heureux d’être parvenus à bon port.

Tous furent subjugués par la splendeur du site que dominait un éperon rocheux, servant de point de repère aux navigateurs ; le Nil dessinait une courbe charmeuse en longeant une falaise, divisée en deux promontoires entre lesquels s’insinuait une coulée de sable fauve.

Le corps brillant de gouttes d’eau argentées, Lotus l’escalada en riant, suivie de Sétaou vêtu de sa peau d’antilope, saturée de solutions médicinales.

— Que t’inspire ce lieu ? demanda Ramsès à Néfertari.

— J’y perçois la présence de la déesse Hathor ; les pierres sont semblables à des étoiles, l’or du ciel les fait rayonner.

— Au nord, un pan de grès tombe en pente raide et frôle les hautes eaux ; au sud, la montagne s’écarte et laisse apparaître un vaste parvis. Surtout, les deux promontoires forment un couple. Je célébrerai ici notre amour en bâtissant deux sanctuaires indissociables l’un de l’autre, tels Pharaon et la grande épouse royale. Ton image sera à jamais gravée dans la pierre et contemplera le soleil qui te fera renaître chaque jour.

Bien que son geste fût peu protocolaire, Néfertari noua tendrement ses bras autour du cou de Ramsès et l’embrassa avec fougue.

 

Lorsque son bateau fut en vue d’Abou Simbel, le vice-roi de Nubie se frotta les yeux, se croyant victime d’un mirage.

Sur la berge, des dizaines de tailleurs de pierre avaient organisé un chantier à la mesure de la construction d’un vaste édifice. Certains, utilisant des échafaudages en bois, commençaient à façonner la falaise de grès, tandis que d’autres découpaient des blocs. Des navires de charge avaient apporté l’outillage nécessaire, et les chefs d’équipe, soucieux de l’indispensable discipline, avaient réparti les artisans en petits groupes affectés à des tâches précises.

Le maître d’œuvre n’était autre que Ramsès lui-même. Sur l’esplanade, une maquette et des plans ; le roi veillait à la traduction parfaite de sa vision et faisait rectifier les erreurs, après avoir dialogué avec l’architecte et le supérieur des sculpteurs.

Comment signaler sa présence sans importuner le souverain ? Le vice-roi de Nubie jugea prudent d’attendre que Ramsès portât les yeux sur lui. Ne disait-on pas que le roi avait un caractère ombrageux et qu’il détestait être contrarié ?

Quelque chose frôla son pied gauche, quelque chose de doux et de frais… Le haut fonctionnaire baissa les yeux et se figea.

Un serpent rouge et noir, long d’un mètre. Il avait ondulé sur le sable, et s’était immobilisé sur le pied du vice-roi. Au moindre mouvement, il mordrait. Même un cri risquait de déclencher l’attaque du reptile.

À quelques pas de lui, une jeune femme, les seins nus, vêtue d’un pagne court qui, soulevé par un vent léger, révélait ses charmes plus qu’il ne les cachait.

— Un serpent, murmura le vice-roi, qui, malgré la chaleur, avait la chair de poule.

Lotus ne s’émut guère du spectacle.

— Que redoutez-vous ?

— Mais… ce serpent…

— Parlez plus fort, je ne vous entends pas.

Le reptile, lentement, grimpait le long du mollet. Le vice-roi fut incapable d’articuler un mot de plus.

Lotus s’approcha.

— C’est vous qui l’avez dérangé ?

Le haut fonctionnaire était au bord du malaise.

La jolie Nubienne attrapa le serpent rouge et noir, et l’enroula autour de son bras gauche. Pourquoi cet homme trop gras, aux muscles mous, avait-il peur de ce reptile dont elle avait ôté le venin ?

Le vice-roi courut à perdre haleine, heurta une pierre et s’étala non loin du roi. Ramsès considéra avec curiosité l’imposant personnage, le nez dans le sable.

— N’est-ce pas une marque de déférence quelque peu exagérée ?

— Pardonnez-moi, Majesté, mais un serpent… Je viens d’échapper à la mort !

Le dignitaire se releva.

— As-tu arrêté Chénar ?

— Soyez certain, Majesté, que je n’ai pas ménagé mes efforts ! Tout a été mis en œuvre pour vous satisfaire.

— Tu n’as pas répondu à ma question.

— Notre échec n’est que momentané ; mes soldats contrôlent parfaitement la Haute et la Basse-Nubie. Le fauteur de troubles ne nous échappera pas.

— Pourquoi être venu si tard à ma rencontre ?

— Les exigences de la sécurité locale…

— Compterait-elle davantage, à tes yeux, que celle du couple royal ?

Le vice-roi devint cramoisi.

— Bien sûr que non, Majesté ! Ce n’est pas du tout ce que je voulais dire, et…

— Suis-moi.

Le haut fonctionnaire redoutait la colère de Pharaon, mais Ramsès restait calme.

Le vice-roi le suivit à l’intérieur de l’une des grandes tentes dressées en bordure du chantier. Elle servait d’infirmerie à Sétaou qui finissait de bander le mollet d’un tailleur de pierre, écorché par un bloc de grès.

— Aimes-tu la Nubie, Sétaou ? interrogea le roi.

— Est-il vraiment nécessaire de me poser cette question ?

— Ton épouse en est également éprise, me semble-t-il.

— Ici, elle m’épuise ; on jugerait que son énergie redouble et que ses désirs amoureux sont inextinguibles.

Le vice-roi était tétanisé. Comment pouvait-on s’adresser sur ce ton au maître des Deux Terres ?

— Tu connais ce haut fonctionnaire qui nous a fait le plaisir de nous rejoindre.

— Je déteste les fonctionnaires, rétorqua Sétaou ; ils se gavent de privilèges qui finiront par les étouffer.

— Désolé pour toi.

Sétaou regarda le roi avec étonnement.

— Que veux-tu dire ?

— La Nubie est un vaste territoire, l’administrer est une lourde tâche. N’est-ce pas ton avis, vice-roi ?

— Si, si, Majesté !

— La belle province de Koush, à elle seule, exige une forte poigne. C’est également ton avis, vice-roi ?

— Certes, Majesté !

— Comme je tiens le plus grand compte de tes avis, j’ai décidé de nommer mon ami Sétaou « fils royal de la province de Koush » et de lui en confier la gestion.

Comme s’il n’était pas concerné, Sétaou pliait des linges. Le vice-roi ressemblait à une statue à laquelle le sculpteur aurait oublié de donner la vie.

— Majesté, les problèmes qui se poseront, mes relations avec Sétaou…

— Elles seront franches et cordiales, j’en suis persuadé. Retourne à la forteresse de Bouhen et préoccupe-toi d’arrêter Chénar.

Assommé, le vice-roi se retira.

Sétaou croisa les bras.

— Je suppose, Majesté, qu’il s’agit d’une plaisanterie.

— Les serpents sont nombreux dans cette région, vous récolterez beaucoup de venin, Lotus sera heureuse, et vous aurez la chance de vivre sur ce site incomparable. J’ai besoin de toi, mon ami, pour diriger les travaux et veiller à la croissance des deux temples d’Abou Simbel. Ses deux sanctuaires seront destinés à immortaliser l’image du couple royal. Ici, au cœur de la Nubie, sera célébré le mystère central de notre civilisation. Mais si ma décision te déplaît, je te laisse libre de refuser.

Sétaou émit une sorte de grognement.

— Tu as sûrement comploté avec Lotus… Et qui saurait résister à la volonté de Pharaon ?

 

Par la magie du rite, le roi transféra l’âme des ennemis du sud au nord, celle des ennemis du nord au sud, celle des adversaires de l’ouest à l’est, et celle des adversaires de l’est à l’ouest. Grâce à l’inversion des points cardinaux, qui situait le site hors du monde manifesté, Abou Simbel serait à l’abri des tourmentes humaines ; créé par la reine autour des futurs édifices, un champ de force les protégerait des atteintes extérieures.

Dans la petite chapelle construite devant la façade du grand temple, Ramsès offrit à Maât l’amour qui l’unissait à Néfertari, et lia à la lumière l’unité du couple royal dont le mariage, perpétuellement célébré à Abou Simbel, rassemblerait les énergies divines, source nourricière du peuple d’Égypte.

Sous le regard de Ramsès et de Néfertari naquirent le temple du roi et le temple de la reine. Les artisans s’enfoncèrent au cœur de la falaise pour y creuser le naos ; le rocher serait taillé sur une hauteur de trente-trois mètres, une largeur de trente-huit et creusé à soixante-trois de profondeur.

Lorsque les noms de Ramsès et de Néfertari furent gravés pour la première fois dans la pierre d’Abou Simbel, Ramsès donna l’ordre de procéder aux préparatifs du départ.

— Regagnes-tu Pi-Ramsès ? demanda Sétaou.

— Pas encore. Je vais choisir de nombreux autres sites en Nubie afin d’y bâtir des sanctuaires ; dieux et déesses habiteront ce pays de feu, et c’est toi qui coordonneras les efforts de nos bâtisseurs. Qu’Abou Simbel soit la lueur centrale, entourée d’une armée pacifique de sanctuaires qui contribueront à la consolidation de la paix. Il faudra de nombreuses années pour réaliser cette œuvre, mais nous vaincrons le temps.

 

Émue et recueillie, Lotus regarda le bateau royal s’éloigner. Du haut de la falaise, elle admira Ramsès et Néfertari, à la proue du vaisseau à la voile blanche, qui glissait sur une eau bleue, à l’image du ciel de Nubie.

Ce qu’elle avait pressenti, Lotus pouvait aujourd’hui le formuler : c’est parce qu’il aimait Néfertari et qu’il savait se faire aimer d’elle que Ramsès possédait la stature d’un grand pharaon.

Néfertari, la dame d’Abou Simbel, ouvrait les chemins du ciel et de la terre.

La dame d'Abou-Simbel
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